Pour gagner dans le half pipe de Cypress, que ce soit mercredi chez les garçons ou le lendemain pour les filles, il fallait créer, délivrer des « spéciales », sortir des figures inimaginables. C'est ce qu'on fait l'Américain Shaun White avec son « double McTwist 1260 » et l'Australienne Tora Bright, qui a proposé un « switchback 720 » jamais encore exécuté en compétition... même par elle ! Dans ces conditions, les deux seuls Français en finale, Mathieu Crépel puis Sophie Rodriguez ont joué, tenté, et le podium n'est même pas passé loin pour Sophie qui a pris une belle 5e place...
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Pour tenter de m'approcher du podium, j'ai voulu assurer sur mon premier « run » en finale » explique Sophie Rodriguez. Pas de folies, donc. Un passage propre lui assurant 34.4 points et une 3e place provisoire. Déjà ça de pris. Au 2e run, alors que le niveau s'élevait encore, et qu'il fallait jouer le tout pour le tout pour viser la médaille, la Française a tenté le 1080 qu'elle n'avait jamais encore passé. Pas cette fois non plus. « Je
n'ai aucun regret. J'ai joué. Il y a avait une super ambiance et j'adore ce pipe de Cypress ».
La veille, dans un ambiance de feu, Mathieu Crépel, Gary Zebrowski, Arthur Longo et Aluan Ricciardi se présentaient avec une belle moustache dessinée au marqueur sur leurs visages, façon brigades du titre ou inspecteur Clouzeau. «
l'image du "Frenchie" en Amérique du nord, c'est “moustache, béret, baguette”. Comme on ne peut pas faire nos “ runs ” avec ces éléments, nous avons choisi la moustache. Une façon de se souder, un moyen de rigoler et d'oublier le stress, de relativiser, car les Jeux restent un jeu, et un clin d'oeil à une association contre le cancer masculin qui arbore ce symbole » explique Mathieu, le seul a avoir atteint la finale.
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Le show a été entier. Le niveau était hallucinant, On a vu des figures qui n'existaient pas il y a six mois. Les Jeux font avancer notre sport. il fallait réussir à poser son run, et Shaun White a été grandiose. Il tire notre discipline vers le haut, c'est un super produit marketing. Pour ma part, j'ai eu trop de galères cette année. Je me blesse à un pied, je mets quatre mois à revenir, je repars à bloc, puis je me fait une entorse de la cheville, je me relève encore. Enfin, le mois dernier, je me fracture le pouce. Ce n'est pas grand-chose mais cela me met un gros coup au moral. Cela m'a affecté psychologiquement ». Mathieu Crépel s'est classé 10e de la finale, lui aussi a tenté, lui aussi a chuté. Mais comme Sophie Rodriguez, il explique «
Je n'ai aucun regret. Nous avons une super équipe, une super ambiance, nous tissons des liens d'amitié indéfectibles, des valeurs qui valent toutes les médailles du monde et qui sont les valeurs du sport ».