Thibaut Fauconnet, l'esprit d'équipe
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Comment atteint-on le très haut niveau international quand on est un des rares adeptes du « patinage de vitesse sur piste courte » en France ? Très simple à en croire Thibaut, 24 ans : « Mes parents voulaient que je fasse du sport, ils ne souhaitaient pas me garder à la maison ! J'aimais bien le patin à glace, alors j'ai été dirigé vers la patinoire de Dijon, j'avais huit ans. J'aimais la course aussi, la course sur glace ! J'ai été accompagné par un entraîneur Christian Liabot, qui a détecté mon potentiel et qui est resté avec moi jusqu'à très récemment. Il a toujours cru en moi. Et je suis trop rapidement arrivé en équipe de France. C'est notre problème à tous, puisque nous ne sommes pas très nombreux. On est propulsés trop jeunes dans le haut niveau, sans avoir eu le temps de bien se former »
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2e de la Coupe du Monde de Marquette le 15 novembre 2009, gagnant du même coup le « quota » sur 500m pour l'équipe de France, et sa sélection pour les Jeux, Thibaut ne considère pas ce résultat comme un exploit phénoménal. « Non, j'ai juste réalisé ce que je m'étais fixé. Je n'ai pas encore atteint mon objectif : la victoire. D'ailleurs, le président Didier Gailhaguet a su me le rappeler. « Je n'ai plus qu'à faire pareil aux Jeux » lui ai-je dit. « Non, tu dois faire mieux ! » m'a-t-il répondu ».
Il considère en fait comme beaucoup plus important le fait d'avoir qualifié le relais masculin. « C'était notre objectif principal. On s'entraîne en équipe, cela compte plus que l'individuel. Le matin de l'épreuve de relais, je n'ai pas été à mon niveau sur le 1000m. En fait, je n'avais pas la tête à ça. Je ne pensais qu'à l'épreuve par équipe ! Et maintenant, c'est une grande joie. On ira aux JO tous ensemble. Je serai encore plus fort avec toute l'équipe de France à mes côtés ».
« Le plus haut possible»
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Le facteur chance est un élément important dans le short-track. On ne maitrise pas totalement son destin lors d'une course, restant à la merci du comportement ou des fautes des autres concurrents. « Mais la chance, on peut apprendre à la faire tourner en sa faveur sur la piste. Cela se travaille avec l'expérience. C'est ça le short track : des décisions à prendre et à assumer au quart de seconde. »
Thibaut a disposé de trois mois pour peaufiner sa préparation. Après une semaine de vacances bien méritées au retour de la tournée nord-américaine, il est reparti le 24 novembre à Albertville où se trouve le pôle d'entraînement de l'équipe de France pour y rester jusqu'aux Jeux, avec un détour par Dresde (Allemagne) pour disputer les championnats d'Europe du 22 au 24 janvier. « Pas vraiment une répétition, mais une compétition de peaufinage, sans pression ». Un bon résultat serait toutefois le bienvenu pour marquer les esprits et rester dans la bonne dynamique avant de débarquer à Vancouver, « où je m'engage à aller le plus haut possible. Je ne parle pas de médaille, je dis juste : très haut ! ».