Martin Fourcade fonce vers l'argent

« C'était la 4e course. Tout le monde avait les jambes dures, mais pas moi. Et je n'avais pas envie de rentrer bredouille ». Tout est dit, ou presque. Martin Fourcade apporte dimanche 21 février sa 5e médaille au biathlon français à Whistler, en enlevant la médaille d'argent du 15km « mass start »

L'athlète de 21 ans a été supersonique sur ses skis, et n'a jamais cessé de combattre. Deux erreurs dès le premier tir couché, deux tours de pénalité, 28e et avant-dernier à la sortie ? « Je me suis dit, c'est pas possible, je ne comprends pas! C'est fini. J'ai regardé mon coach et je me suis ressaisi ». La remontée commence. Le petit frère de Simon fait le sans faute au 2e passage au stand, dont il ressort en 23e position.

Premier tir debout : nouveau sans-faute, Martin est 9e, il continue à doubler les concurrents par paquets, avance comme une fusée. «Aujourd'hui, j'avais de super skis. Les techniciens du fond se sont occupés de moi » explique-t-il. Il commet encore une erreur sur le dernier debout, refait un boucle de pénalité dont il ressort 5e. « Je m'en voulais terriblement d'avoir fait cette dernière faute. Et puis j'ai vu le nom de l'Autrichien (Sumann) 3e sur le tableau d'affichage et j'ai constaté que je n'étais pas si loin de lui. J'ai compris que j'avais les jambes, j'ai serré les dents en pensant que quelqu'un allait revenir derrière. Mais personne n'est revenu».

Voilà donc Martin Fourcade qui double tout d'abord son coéquipier Vincent Jay (lequel rate le 20 sur 20 et le podium sur le dernier tir), puis Chistoph Sumann, et enfin le Slovaque Pavol Hurajt. Il arrive dans la dernière ligne droite en levant les bras, 10 secondes après le vainqueur, le Russe Yevgeni Ustyugov. « A un point, j'ai cru que je courais pour le bronze, puis j'ai pensé à l'or. Je me suis vite rendu compte que la victoire n'était pas possible parce que je ne pouvais pas tenir ce rythme, alors je me suis dit que l'argent m'allait »...

« Je suis très heureux, c'est une grosse satisfaction. J'ai envie de la partager avec toute l'équipe. C'est beaucoup de travail de la part de tout le monde, c'est beaucoup de sacrifices » dit encore Martin Fourcade.

Les premiers triomphes du biathlon français à Whistler, il les a vécu de loin. « C'était très compliqué. J'était très heureux pour notre équipe, mais aussi très déçu. Après l'inidividuelle, il y a deux jours, je me suis mis à aller mieux. Aujourd'hui est une journée magnifique. L'ambiance dans l'équipe de France joue sûrement un rôle, mais je ne peux pas le mesurer. Quand vous voyez les médailles, vous voulez les toucher. C'est génial pour l'équipe. Nous avons prouvé que ce n'était pas de la chance, et aujourd'hui, je ne crée pas la surprise ».

Quant à son grand frère Simon, leader de la Coupe du Monde, et qui s'est classé 14e de cette mass start, « Il travaille et s'entraîne très dur. Il est à 100% concentré. Si nous travaillons moins que lui, nous passons pour des paresseux. Il m'inspire. Il est le meilleur sur le circuit. Pour moi, le sport a toujours été facile. Nous sommes très heureux de nous entraîner et de travailler ensemble ».
Les frères Fourcade pourront le démontrer, avec Vincent Jay et Vincent Defrasne, lors du relais qui pourrait conclure en apothéose les Jeux dèjà très réussis du biathlon français à Vancouver. « Nous sommes cinq équipes à pouvoir prétendre au podium. Nous devons être meilleurs que les autres. Ce serait une manière magnifique de conclure nos Jeux!» Conclut Martin Fourcade.




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