Jason Lamy-Chappuis : "A Whistler, comme chez moi"
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Tu portes actuellement le dossard jaune de leader de la Coupe du monde, quelles sensations éprouves-tu ?
C'est un rêve de gosse ! Quand je voyais le « maillot jaune », tout petit, je me disais qu'un jour... Et aujourd'hui, je le porte avec fierté.
Tu continues ta progression en ski de fond...
J'ai réussi à conserver mon niveau en saut, et je me suis amélioré par rapport à la saison dernière en fond. Je progresse en fait d'année en année, et je pense que je garde encore de la marge...
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Partir en tête, c'est avoir un tour pour me mettre dans le rythme et gérer mon effort. Si je me classe 3e ou plus loin en saut, cela m'oblige à partir à fond, à puiser d'entrée dans mes réserves, et je peux manquer d'énergie pour finir la course. C'est un point à améliorer.
Es-tu désormais devenu l'égal du Finlandais Hanu Manninen, le champion le plus titré en activité ?
Il est beaucoup plus fort que moi en ski de fond. Il sait faire la différence. Il peut se classer 10e ou 15e au saut et revenir dans le groupe de tête lors de la course. Je dois encore m'améliorer par rapport à lui...
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Jason s'était classé 4e à Turin en 2006 |
Ca ne change pas beaucoup de choses en fait. On retrouve toujours les meilleurs aux avant-postes. Et puis j'étais un peu juste pour les courses de 15km. C'est donc mieux pour moi. Par ailleurs, j'aime bien me motiver sur un seul saut. Tout se joue en 10 secondes, à l'impulsion. C'est très mental, j'aime ça.
Quelles sont vos ambitions dans l'épreuve par équipes ?
Ca a été un peu difficile lors de notre premier week-end de compétition. A Lillehammer, nous avons mieux sauté. Nous avons ensuite été deux Français (avec François Braud) à courir dans le groupe de tête, cela nous a permis de nous montrer avec les plus forts et de marquer un peu les esprits. Nous travaillons tous ensemble toute l'année, alors ce serait super de signer un beau résultat collectif à Vancouver. Nous avons encore quelques compétitions pour travailler et nous améliorer.
Que penses-tu du site de compétition olympique de Whistler ?
L'environnement ressemble beaucoup au Montana, aux Etats-Unis, où je suis né. C'est un site naturel, avec de la forêt et des montagnes à perte de vue. Je m'y sens un peu chez moi. Sinon, c'est un site classique. La courbe des tremplins est identique à celle de Pragelato où j'ai disputé les Jeux de Turin. La piste de fond est vallonnée, rythmée avec de gros virages en descente, c'est technique et j'aime beaucoup...
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En janvier, il y a des épreuves tous les week-ends. Nous visons particulièrement l'étape de Chaux-Neuve, chez nous, mi-janvier. Un bel objectif de mi-saison. Sinon, je n'hésiterai pas à faire des impasses sur la Coupe du Monde, s'il s'avère que ce n'est pas compatible avec ma préparation aux Jeux Olympiques. Le maillot jaune devient secondaire, la priorité, c'est de réussir à Vancouver. Certes, j'essayerai de défendre ma position en tête du classement général, mais je le répète, je n'hésiterai pas à faire des impasses.