Ski et Glace : le bilan des Jeux par Fabien Saguez et Charles Dumont

L'équipe de France Olympique réalise un très beau score à Vancouver avec onze médailles. Au delà de ce ce strict bilan comptable, les deux DTN, Fabien Saguez et Charles Dumont, évoquent de façon concomitante les réussites et les échecs, et surtout les immenses promesses d'avenir soulevées par une nouvelle génération conquérante. Ils tirent pour la prochaine olympiade les leçons de ces XXIe Jeux Olympiques d'hiver.

Fabien Saguez, DTN du ski
« Notre bilan est bon, avec ces onze médailles remportées, ce que notre fédération n'avait encore jamais réalisé aux JO. Il y a eu quelques déceptions, avec certains de nos leaders qui sont passés au travers. Mais il faut se souvenir que plus de 80% de nos athlètes participaient aux Jeux pour la première fois. Nous avons péché par manque d'expérience. Nous nous sommes montrés un peu « jeunes » sur ce type d'évènement. Au-delà des déceptions, nous voyons un très bel avenir pour beaucoup de nos sportifs, et c'est cela qui est intéressant.

Le biathlon, le ski nordique en général, le snowboard ont fait de très beaux Jeux. Ils avaient la densité, et si des leaders échouaient, des petits jeunes arrivaient derrière ! Pour le nordique en général, nous sommes très fiers d'avoir mis en place cette collaboration entre tous les techniciens, qui ont mis en commun la somme de leurs connaissances pour aller chercher les médailles ensemble, pour offrir à tous (biathlètes, fondeurs, combinards) du super matériel.

Sur le ski alpin, nous nous sommes peut-être vus un peu plus beaux que nous ne l'étions réellement. Nous n'avions en fait qu'un seul vrai leader, c'est-à-dire quelqu'un que l'on retrouve sur les podiums toutes les deux ou trois courses durant une saison : Julien Lizeroux. Il ne faut pas oublier non plus que Jean Baptiste Grange n'était pas avec nous. Mais cet échec va nous permettre de travailler sur la densité, de chercher des leaders, dans toutes les disciplines.

Sur un plan général, je salue la très belle cohésion de toute l'équipe de France et la qualité de l'organisation canadienne des Jeux, notamment concernant les transports. Je mettrai cependant un petit bémol sur le plan technique ou tout n'a pas été parfait, concernant la préparation des sites ou le déroulé des compétitions... »


Charles Dumont, DTN des sports de glace
« En terme de résultats, nous sommes loin du compte, même si je reste persuadé que notre objectif de trois médailles était réalisable. Nous ne sommes pas passés loin, mais c'est un échec qu'il faut assumer. C'est aussi l'occasion de rebondir avec une nouvelle génération qui pointe son nez : nous avons quatre ans pour bien la préparer. Je pense au short track, au patinage de vitesse grande piste et au patinage artistique. Je pense à Alexis Contin, qui a dû se préparer tout seul, qui s'est classé 4e sur 10.000m et 6e sur 5.000m à Vancouver, et qui, correctement pris en charge, pourrait se retrouver sur les podiums. Je pense à l'équipe de France de Short Track, qui n'a pas de patinoire dédiée pour se préparer. Je pense aussi à Florent Amodio qui a montré que l'on pourrait compter sur lui à Sotchi, tout comme les danseurs Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat.

Florent Amodio
Florent Amodio
Le bilan de Vancouver est à la fois négatif car les objectifs n'ont pas été atteints, et satisfaisant car nous avons vu à l'œuvre de jeunes talents très prometteurs. Nous sommes une fédération multisports qui couvre des disciplines très différentes et il a été difficile pour la nouvelle équipe que je n'ai pu constituer que six mois avant les Jeux de bien cerner tous les besoins.

Le constat est le suivant : nous n'avons pas d'anneau de patinage de vitesse en France, pas de halle de curling, et nous ne sommes prioritaires dans aucune patinoire. Notre principal problème est donc l'accès à la glace. Quand on sait que la grande piste distribue 36 médailles aux Jeux, et le short track 24, nous avons des choix stratégiques à faire, des priorités à établir. Nous devons donc travailler sur les infrastructures d'accueil pour le patinage de vitesse, aujourd'hui à l'étranger, à l'accès à la glace pour le short track afin que les athlètes disposent d'un minimum de 20-25h d'entraînement par semaine, ce qui les feraient passer dans une autre dimension. Mais je ne suis pas inquiet. Nous devons pouvoir progresser. Nous savons que le CNOSF et le ministère des sports nous suivront. L'avenir est rassurant car il y a du talent ! »

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