Vincent Defrasne : « un souvenir énorme »

Vincent Defrasne, porte-drapeau de l'équipe de France à Vancouver, garde d'extraordinaires souvenirs de sa quinzaine olympique, en dépit de sa déception sportive personnelle. Il évoque tous ces moments de partage et d'unité au sein du groupe bleu, athlètes, cadres, technciens partageant le même rêve et tendus vers les mêmes objectifs.

Quel souvenir garderez-vous de ces Jeux ?
Malgré ma déception personnelle, ils resteront comme un grand moment de ma carrière. Avant tout, en raison de l'ambiance au sein de l'équipe de France Olympique. J'ai le souvenir de discussions, de choses simples, au restaurant du Village Olympique où nous nous retrouvions tous. Les encouragements des Nordiques pour les Alpins, des Alpins pour les Biathlètes, des Biathlètes pour les Combinards, une solidarité au sens large avec tous les coaches. J'ai découvert ceux du ski alpin, qui se montraient très concernés par les résultats des Bleus dans les autres disciplines, et la même chose pour nos coaches...

Il y a aussi eu cette formidable collaboration entre techniciens...
Oui , c'est très marquant. Ils se sont véritablement éclatés. Les techniciens des trois équipes du « nordique » (ski de fond, combiné, biathlon) ont travaillé main dans la main pour nous offrir du super matériel, mettant en commun la somme de leurs connaissances. Jason Lamy-Chappuis, les filles et les garçons du biathlon, les fondeurs, ont vraiment disposé de skis au dessus du lot durant les compétitions. Un véritable plus par rapport aux autres nations. Aujourd'hui, on s'en parle encore ! Cela a été un magnifique moment à partager pour tout le monde....

Le 12 février, vous menez la délégation française, drapeau en mains dans le BC Place Stadium...
Un moment fort. J'ai été très fier de présenter l'équipe de France au monde, ce fut un grand honneur. Cette équipe était belle avant, elle l'a été pendant, elle le reste après....

Que vous inspirent les résultats du biathlon à Whistler ?
Pour moi, il se fondent dans la masse. Ce sont les médailles de la France. C'est ce que nous avons tous ressenti. A chaque podium, nous avons été félicités par toute l'équipe de France et c'est cela qui était le plus touchant..

Tous les Bleus n'ont pas connu la même réussite...
Je ressens une grande amertume pour les fondeurs. Je sais comment ils travaillent. J'aurais aimé qu'ils « claquent » une médaille, car je les sais aussi méritants que ceux qui se sont classés 3e. J'ai le même sentiment pour les skieurs alpins, que j'ai appris à connaitre. Ca ne l'a pas fait pour eux, mais ils ont toute notre estime. J'ai un vrai coup de cœur pour ces équipes, tout en ressentant de la déception...

Quel a été selon vous le point noir de la quinzaine ?
Un athlète géorgien, Nodar Kumaritashvili a trouvé la mort. Il était parti à la poursuite de son rêve et il n'est pas rentré chez lui. Nous ne devons pas l'oublier. Les Jeux Olympiques, ça ne doit pas être cela. Des risques importants sont pris sur certaines disciplines, mais il ne faut pas que la vie se retrouve brisée aux JO, ça n'est pas possible...

Comment avez-vous ressenti l'ambiance générale de ces Jeux ?
Les Canadiens étaient très heureux de les accueillir et cela se voyait. Nous avons été très bien reçus. Tous les volontaires étaient formidablement sympathiques et toujours prêts à nous rendre service. En tant qu'athlète, on a toujours envie de se sentir bien dans cet environnement. Sur ce plan, tout a été parfait.

Et au sein de l'équipe de France ?
Pour mes troisièmes Jeux, j'étais enfin au Village avec tout le monde. A Salt Lake City comme à Turin, les biathlètes avaient un hébergement particulier, proche de leur site de compétition. Cette fois, nous avons enfin pu tout partager. J'ai ressenti cela de plein fouet, et dès la cérémonie d'ouverture, compte tenu également du rôle que j'occupais. Cela restera un souvenir énorme, que je garderai, car il n'y a pas que les résultats qui comptent. J'ai été constamment soutenu, par beaucoup de monde, et après notre contre-performance au relais, nous sommes restés soudés dans la défaite. Un grand moment de ma carrière, malgré ma déception personnelle. En bref, à Vancouver et à Whistler, j'ai été déçu sportivement et comblé humainement.






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