Marie Dorin montre la voie à toute l'équipe de France en remportant samedi, dans le stade de biathlon de Whistler, une superbe médaille de bronze pour sa toute première compétition aux Jeux.
C'est de belle manière que la rousse des 7 laux, 23 ans, a profité des conditions particulières offertes aux concurrentes de cette épreuve pour ouvrir le compteur des Bleus dès le premier jour ! Elle s'est en effet élancée dans le premier groupe de concurrentes (dossard N°10), et même si elle constate que d'habitude, «
c'est mauvais de partir avec les premières », elle peut conclure qu'«
aujourd'hui, ça n'était pas le cas ». Il pleuvait en effet des cordes sur le stade de biathlon de Whistler, et les premières à partir ont eu plus de chance que les suivantes, qui se sont retrouvées freinées sur un terrain de plus en plus dégradé.
En tout cas, Marie Dorin, un seul podium en Coupe du Monde jusqu'ici (à Kanthy Mansisk en Russie en poursuite l'année dernière) a saisi sa chance à fond dans ce sprint, et s'est montrée très précise au tir, ne commettant aucune faute lors des deux passages au « couché » puis au « debout ». «
J'ai bien skié, je suis revenue en pleine forme. Mon dernier tir était meilleur, même si mes jambes tremblaient. J'étais en vacances jusqu'à il y a quelques jours parce que mon but était seulement de participer aux Jeux Olympiques. Une fois que la course a commencé, j'ai tout oublié et je n'ai pas pensé aux résultats » . Et c'est comme cela qu'elle a foncé sur les 7500 mètres pour coiffer d'une seconde la Russe Anna Boulygina et finir derrière l'Allemande Magdalena Neuner qui a craqué sur le dernier tir pour laisser la victoire à la Slovaque Anastazia Kuzmina. «
Les conditions étaient meilleures que lors des entraînements, la piste était plus dure car ils l'avaient traité. En partant avec un petit dossard, j'ai pu en profiter. J'arrive ici au sommet de ma forme par rapport à mon début de saison »
« Je n'ai toujours pas réalisé »
Une fois passée la ligne, avec le meilleur temps provisoire, la Française s'est retrouvée happée par les médias et n'a pas pu suivre le reste de la course, sans avoir à s'angoisser jusqu'à ce que son résultat soit acquis. «
Et là, ça a été incroyable. A vrai dire, je n'ai toujours pas réalisé. C'est génial de connaitre la réussite ici. Etre qualifiée pour les Jeux, c'était déjà un grand bonheur. Je suis venue ici sans aucune pression autre que celle que je me mets moi-même. Ne pas être attendue, cela peut constituer un avantage ».
Embarquée dans la grande tournée des médaillés, Marie Dorin constate que «
cela brasse beaucoup, et j'aurais préféré me poser, revivre ma course tranquillement, mais je sais que cela s'arrêtera demain ». Il sera alors temps de se préparer pour la suite, la poursuite programmée mardi «
Je ne vais pas penser au résultat, je vais rester dans mes marques. Mon objectif est déjà largement rempli ».
A la fin de la course, dans l'aire d'arrivée Marie Dorin a été chaudement congratulée par ses coéquipières, notamment Marie-Laure Brunet qui signe un très beau résultat en prenant la 6e place. Sandrine Bailly, elle, s'est classée, 15e à cause d'un trop gros nombre de fautes au tir «
Je me sentais bien, mais j'ai fait quelques petites erreurs. C'est une question de millimètres et je dois consulter mon entraîneur à ce sujet » a-t-elle déclaré. Enfin, Sylvie Becaert a achevé ce sprint au 29e rang. Rendez-vous mardi pour la poursuite, où les deux plus jeunes équipières du relais bleu si brillant cette saison en Coupe du monde, joueront sûrement leur chance à fond !