Ophélie David est la N°1 mondiale du skicross, nouvelle discipline olympique à Vancouver. A 32 ans, elle a tout gagné : championne du monde (2007), 21 victoires en Coupe du monde, 6 globes de la spécialité, 3 « gros globes » du classement général du ski acrobatique, triple gagnante de la compétition phare de son sport, les X-Games (2007, 2008, 2009). Elle se lance aujourd'hui dans un nouveau défi, remporter l'or sur les pentes de Cypress Mountain en février.
En se retournant sur sa saison 2008-2009, Ophélie est lucide : «
Elle fut certes très belle, mais je n'ai pas atteint mes objectifs. Ils étaient au nombre de trois : s'imposer aux championnats du monde à Inawashiro au Japon, briller dans la course préolympique de Cypress Mountain, et conserver mon titre aux X-Games. Je n'en ai réussi qu'un seul ».
« J'ai certes gagné le gros globe en fin de saison et les « X », mais je suis passée au travers des Mondiaux et j'ai pris une belle « ratatouille » à Cypress. Cela m'oblige à réfléchir à ce qui n'a pas fonctionné. C'est une source d'inspiration pour la suite, c'est aussi la perspective pour moi de continuer un an de plus, après les Jeux, pour récupérer ma « boulette » des Mondiaux !»
En attendant, Ophélie David démarre l'hiver olympique sur les chapeaux de roue, sur un rythme 3, 2, 1 : à San Candido fin décembre, elle se classe 3e, puis 2e des deux premières courses de la saison. Puis elle ouvre l'année 2010 en s'imposant à St-Johann en Tyrol le 5 janvier. La voilà à sa place, c'est à dire avec le dossard de leader de la Coupe du monde de skicross sur les épaules.
Ophélie est heureuse de pouvoir exprimer son talent dans le contexte olympique. Une forme d'apothéose. «
L'arrivée de ma discipline aux Jeux, cela prouve que le CIO a les yeux ouverts sur le sport actuel. On a vu la réussite du BMX à Pékin. Le format de nos courses plait, la formule est facile à comprendre, ça frotte, ça « frite » c'est spectaculaire. Ce qu'on admire dans le sport, en général, c'est d'un côté la maitrise du geste, et de l'autre l'instinct, le grain de folie, le côté artistique. Le skicross réunit tout cela, de l'intérieur comme de l'extérieur ».
« Je ne cherche pas la reconnaissance »
On se souvient d'Anne-Caroline Chausson remarquant, lorsqu'elle devint championne olympique du BMX à Pékin, «
Celle là, je ne la gagne pas dans l'ombre ! ». Ophélie, pour sa part, reconnait que le skicross aux Jeux, c'est une fenêtre médiatique qui s'ouvre en grand, elle se dit ravie pour sa discipline, et ajoute : «
J'espère que j'en repartirai sans regrets ! ». Mais elle ne recherche pas particulièrement la reconnaissance. «
Ma vie, c'est ma fille, là est l'essentiel. Le « cross », ce sont les couleurs, les sensations, l'adrénaline, le piment, et je suis très chanceuse de vivre ça, je me sens obligée de devoir apprécier chaque seconde qui passe, de tout vivre à fond, et j'aime autant la manière que le résultat ».
Rendez-vous aux Jeux de Vancouver! Que vaut cette piste où le skicross va connaitre son baptême olympique ? «
Elle est belle, très aérienne, on est tout le temps en action et ça va vite. Pour ma part, je ne passe pas bien les deux premiers modules (les « wu-tang »), et ça fait un défi à relever. C'est cool. On jouera franc jeu, et on ne sera pas prises en traître ». Bonne chance !